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Gabon : Communiqué du Procureur de la Cour Pénal International (CPI) à propos des violences post- électorales, un camoufflet pour le gouvernement de bongo ondimba ali

Depuis hier soir, la toile est en ébullition, les gabonais qui ploient sous le joug tyrannique de bongo ondimba ali (boa) et ses affidés, dans leur soif de justice attendaient que la CPI ouvre une enquête sur les violences qui ont eu cours après l’annonce des faux résultats de l’élection présidentielle du 27 août 2016, crient leur déception à l’annonce du Procureur de la CPI indiquant que « les conditions juridiques justifiant l’ouverture d’une enquête ne sont pas remplies », d’une part.

D’autre part, les affidés de boa qui sont dans le déni des massacres perpétrés sur les populations et surtout de l’attaque du quartier général de Jean Ping, l’opposant qui a remporté cette élection présidentielle jubilent comme si ce communiqué les blanchit ou leur confère une quelconque légitimité.

Aussi me paraît-il important de replacer les choses dans leur contexte.

Aux lendemains des massacres perpétrés sur les populations par le régime, parce qu’en réalité c’est son armée qui a ouvert le feu sur des manifestants sans arme, c’est elle qui a attaqué le quartier général de Jean Ping la nuit du 31 août au 1erseptembre 2016, c’est elle qui les jours qui ont suivi a continué de traquer les jeunes dans les quartiers les abattant comme du bétail sans sommation aucune, après n’avoir déclaré que 4 morts, c’est le gouvernement de boa qui a saisi la CPI accusant l’opposition et notamment Jean PING d’être à l’origine de la violence. La plainte de Jean Ping est venue après celle de boa et des siens.

Or, la CPI est une juridiction de subsidiarité, c’est-à-dire qu’on la saisit lorsque la justice d’un pays est reconnue incapable de juger les faits dénoncés, un gouvernement qui la saisit cache un loup, soit il reconnaît que son système judiciaire est défaillant soit il est dans une stratégie dans laquelle la CPI est instrumentalisée ou les deux.

Quand on sait que la Présidente de la Cour Constitutionnelle du Gabon est poste depuis 1991, soit 27 ans, qu’elle a été la maîtresse de bongo ondimba omar, père de boa avec qui elle a eu deux enfants et que c’est elle qui est à la charge valider les élections, on comprend vite que l’on a à faire à une justice pas fiable du tout.

Mais, la saisine de la CPI par le gouvernement de boa n’était nullement une gageure, contrairement à ce que certains croyaient. Elle faisait partie d’une stratégie qui avait pour but d’empêcher la tenue d’une enquête indépendante qui aurait fait la lumière sur ces violences post-électorales en désignant clairement les responsabilités des uns et des autres.

Comment comprendre qu’un gouvernement qui n’a rien à se reprocher refuse catégoriquement cette enquête indépendante avec comme prétexte, « la saisine de la CPI » ?

Comme toutes les juridictions, la CPI a un mandat. Elle est chargée de juger, entre autres, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les génocides. En ne déclarant que 4 morts, et en ayant pris le soin de faire disparaître les dépouilles lors de l’attaque du QG de Jean Ping, il était évident que les faits dénoncés ne relevaient pas de la compétence de la CPI.

Sachant que la CPI ne rendrait pas son verdict avant au moins deux ans, ce régime s’est mis à l’abri de cette fameuse enquête internationale que plus personne ne réclame aujourd’hui et qui par ailleurs ne peut plus être conduite efficacement vu le temps écoulé. C’est donc en instrumentalisant ainsi la CPI que le régime de boa comptait s’assurer l’impunité de ses crimes contre le peuple gabonais. Il n’en demeure pas moins que le verdict de la CPI est un camouflet pour boa et les siens pour deux raisons :

1-    Il avait saisi la CPI en accusant l’opposition, elle ne sera pas poursuivie tout comme eux;

2-    Loin de les blanchir, le rapport de la CPI et le communiqué de la Procureure reconnaissent qu’il y a eu des exactions (pour reprendre leur terme) et qu’il revient au gouvernement en place de faire la lumière sur tout ce qui s’est passé afin que justice soit rendue aux victimes et à leurs familles. Mais dans l’incompétence qui le caractérise et ayant fait le choix de ne rendre justice à personne, ils ne feront rien. Ils veulent simplement classer ce dossier. Et puis, où a-t-on vu les bourreaux se juger et se condamner eux-mêmes ?

Mais pourquoi les partisans de boa jubilent ? ils le font parce que leur plan semble fonctionner. Pour eux ce communiqué de la CPI est censé clore de façon définitive le dossier des violences post-électorales d’août et septembre 2016, or il n’en est rien. Le communiqué dit clairement, je cite : « Je tiens à insister sur le fait que cette conclusion ne saurait en aucun cas masquer la gravité des actes de violence et des violations des droits de l’homme qui semblent avoir été commis au Gabon lors de la crise postélectorale ni les conséquences qu’ils ont pu avoir sur les victimes. Les exactions présumées en cause sont du ressort des autorités nationales compétentes, même lorsqu’aucune plainte n’a été déposée. » (Procureure de la CPI).

La CPI est entrain de dire qu’au lieu de la saisir, c’est à ce gouvernement qu’il revient de faire la lumière sur ce qui s’est passé. Et pointe donc indirectement leur incompétence et/ou leur refus de prendre leur responsabilité.

Tant qu’il y aura des mères qui pleurent leurs enfants, tant qu’il y aura des familles qui cherchent leurs proches et qui savent qu’ils ont été tués pendant ces événements on ne peut plus douloureux, tant que toute la vérité ne sera pas connue, ce dossier ne sera jamais clos. Il ne peut y avoir de justice sans vérité. Or, sans justice, il ne saurait y avoir un quelconque apaisement des familles meurtries.

Le passage en force de bongo ondimba ali (boa) lors de la dernière élection présidentielle a laissé une plaie béante dans le pays. Elle ne guérira que si elle est traitée correctement, sinon, elle continuera de s’infecter. Les multiples soutiens que ce pouvoir pourrait aller chercher on ne sait où n’y changeront rien. Plus rien ne sera comme avant au Gabon. Il y a un avant et un après le 31  août 2016.

 

 

Bongo ondimba ali (boa) et son gouvernement sont illégitimes à la tête du Gabon parce que simplement ils n’ont pas été élus et ça ne changera jamais même s’ils essaient de faire croire qu’ils ont des soutiens dans le monde entier.

Restons mobilisés. Ce régime tombera et ce sera au moment où il s’y attendra le moins.

On ne lâche absolument rien.

Références :

https://www.voaafrique.com/a/la-cpi-n-ouvrira-pas-d-enqu%C3%AAte-sur-la-crise-post-%C3%A9lectorale-au-gabon-/4581950.html

Gabon: “Pour Ali Bongo, nous ne sommes que des sujets et même, pire, des animaux”

Au lendemain de la proclamation des résultats frauduleux de l’élection présidentielle du 27 août 2016, après la répression sanglante des manifestants réclamant l’annonce des vrais résultats  et l’attaque militaire contre le quartier général de Monsieur Jean PING, vainqueur de ladite élection, j’ai été reçue à l’émission de Monsieur Jean-Jacques BOURDIN pour dénoncer cette odieuse situation.

Voir aussi : http://rmc.bfmtv.com/emission/gabon-pour-ali-bongo-nous-ne-sommes-que-des-sujets-et-meme-pire-des-animaux-1032615.html