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Lettre ouverte à l’ACCPUF : Anti-constitutionnalité de Madame Marie-Madeleine Mborantsuo

” Je suis une citoyenne gabonaise et je viens vous signaler des éléments ci-après concernant Madame Marie-Madeleine Mborantsuo, Présidente de la Cour Constitutionnelle Gabonaise.

Cette démarche est motivée par le fait que la susmentionnée a été élevée au grade de Présidente d’honneur de votre association d’après un article de l’Agence Newspress du 14 septembre 2016.

À titre d’information, mon pays traverse depuis près de trois ans, une grave crise économique et sociopolitique dont le contentieux postélectoral des Présidentielles de 2016 est l’une des conséquences directes. Confisquée par un régime autocrate né du système Bongo-PDG, le Gabon voit sa démocratie muselée depuis plusieurs décennies, notamment par des emprisonnements arbitraires de citoyens engagés, des tortures et des enlèvements de militants des droits de l’homme. À ces abus de pouvoir s’ajoutent des hold-up électoraux à répétition orchestrés avec la complicité active de Mme Marie-Madeleine Mborantsuo, non seulement en tant que présidente de la Cour Constitutionnelle gabonaise, poste qu’elle occupe depuis la création de ladite institution en 1991, soit depuis plus de 27 ans, mais surtout en tant que membre du clan au pouvoir dont elle protège les intérêts tout en protégeant les siens : le clan au détriment de la NATION.

Faut-il le rappeler, l’intéressée fut maitresse de feu Omar Bongo Ondimba et, en cela, génitrice de trois de ses enfants ; ce qui entraine logiquement des accointances avec le pouvoir en place et un conflit d’intérêts certain, au grand dam de la crédibilité des institutions du pays.

Si l’on voulait douter de son engagement à maintenir le régime des Bongo Ondimba au pouvoir au Gabon, comment expliquer son attitude depuis l’accident vasculaire cérébrale de M. Bongo Ondimba Ali le 24 octobre dernier à Ryad en Arabie Saoudite ?

En effet, en violation complète de la Constitution Gabonaise, elle s’est permise avec l’aval des juges de sa cour d’en modifier l’article 13, le 14 novembre 2018 sans consultation référendaire ni parlementaire pour ne pas constater la vacance du pouvoir puisque M. Bongo Ondimba Ali est dans l’incapacité de continuer d’assurer ses fonctions à la tête du pays. Et depuis, elle se comporte en régente de la République, accompagnant l’Exécutif à Rabat au Maroc où M. Bongo Ondimba Ali est

censé suivre sa convalescence. Elle reçoit les investisseurs, comme vous le verrez dans les documents accompagnant le présent courrier.

Le Gabon se retrouve quand même dans une situation des plus ubuesque ; à savoir que celui qui est censé occuper les fonctions de Président de la République est hors du territoire nationale sans que sa date de retour ne soit connue. Mme Marie Madeleine Mborantsuo a introduit dans la constitution cette notion d’« incapacité temporaire » à assurer les fonctions de Président de la République, sans préciser évidemment la durée de cette temporalité et à transférer une partie des prérogatives du Chef de l’État au Premier Ministre et au Vice-Président. Mais qu’en est-il des autres prérogatives puisqu’en modifiant la Constitution en 2018, TOUS les pouvoirs ont été remis au Président de la République (même en cas de changement de majorité à l’Assemblée Nationale, c’est sa politique qui sera appliquée) ?

Outre ses manipulations de la Constitution pour maintenir le clan auquel elle appartient au pouvoir, Mme Marie Madeleine Mborantsuo viole l’article 8 (loi n.13/94 du 17 septembre 1994) portant sur l’organisation de la Cour Constitutionnelle Gabonaise qui stipule je cite : « Les membres de la Cour Constitutionnelle doivent s’abstenir de tout ce qui pourrait compromettre l’indépendance de la dignité de leur fonction. Ils s’interdisent, en particulier pendant la durée de leur fonction, d’occuper au sein des partis politiques tout poste de responsabilité ou de direction. Ils sont tenus à l’obligation de réserve. »

En effet, Mme Marie-Madeleine Mborantsuo est gérante de plusieurs entreprises parmi lesquelles la Société Immobilière « ALLUBI ». Dans un décret signé le 01er Juillet 2010 par le Ministre de l’Économie, du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme de l’époque, M. Magloire Gambia et pour le Président de la République par le Premier Ministre de l’époque, M. Paul Biyoghe Mba, l’État Gabonais octroie à l’entreprise, immatriculée à la Statistique sous le numéro 083730M, un terrain urbain formant la parcelle YD6 du plan cadastral de Libreville. Elle devait y réaliser une mise en valeur minimum de 3 milliards de Francs CFA, soit 4,5 millions d’euros en construisant des villas à usage d’habitation. En outre, cette cession ressemble étrangement à une récompense après l’élection volée d’août 2009.

Par ailleurs, Mme Marie-Madeleine Mborantsuo est aussi associée-gérante de la société ERUKA (immatriculée au RCS de VERSAILLES sous le numéro 794 353 656, dont le siège social est 8, rue de Fontenay à VERSAILLES (78000), avec sa fille Ruth Ebori Bongo Mboratsuo domiciliée aux États-Unis dans le MASSACHUSETTS née de sa relation avec Omar Bongo Ondimba, père de Bongo Ondimba Ali et actuel Président du Gabon.

La société susmentionnée gérée par Madame Marie-Madeleine Mborantsuo n’est manifestement pas tenue de déposer ses comptes annuels au greffe, car elle ne serait rien d’autre qu’une société écran permettant à cette dernière de brouiller ses revenus et de blanchir ainsi ses détournements de fonds, en toute impunité, depuis plusieurs années, en sa qualité de Présidente de la Cour Constitutionnelle du Gabon.

Je tiens également à vous rappeler que Madame MBOURANTSOUO fait l’objet de plusieurs procédures dans le monde et tout particulièrement en France pour acquisition illicite de biens.

La maladie de M. Bongo Ondimba Ali a fini de convaincre les gabonais que Marie Madeleine Mborantsuo est bien l’un des piliers pour ne pas dire le pilier principal sur lequel repose cette dictature. Le pire c’est qu’elle le fait galvaudant la pratique du droit et donc en jetant le discrédit sur ce dernier. Et il va sans dire qu’en étant même de votre association et qui plus est en y occupant des fonctions, elle jette le même discrédit sur elle.

La gravité de la situation que traverse mon pays me pousse à vous saisir parce que j’estime que pour des raisons éthiques, suite aux nombreuses violations de la loi organique du Gabon dont Mme Marie Madeleine Mborantsuo n’a cessé de se rendre coupable, allant même de mal en pis, convaincue de posséder le totem de l’impunité, cette dernière ne peut occuper de fonction au sein de votre association. La mettre à l’honneur revient à cautionner tous ses agissements et à la conforter dans son sentiment de toute puissance et d’impunité au grand désarroi du peuple gabonais, ce qui évidemment jette le discrédit sur votre association.”

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http://entreprises.lefigaro.fr/eruka-78/entreprise-794353656

Dirigeants africains face au coronavirus: chacun pour soi, la mort pour tous

La situation des populations africaines relève de l’incongruité et du paradoxe ; elles vivent dans une pauvreté et une précarité croissante dans des pays riches en matières premières et en ressources naturelles. En effet, la population vivant sous le seuil de pauvreté (1,25 USD par jour) a doublé sur le continent au cours des cinquante dernières années.

Alors que la pandémie du Covid-19 envahit le monde, les systèmes de santé des pays africains sont dépourvus de tout et ne peuvent faire face à la crise sanitaire. La mauvaise gouvernance a mis ces pays dans un état de déliquescence. A l’examen des équipements disponibles, le nombre de respirateurs artificiels est très limité et cela est extrêmement préoccupant quand on sait que la forme sévère de cette infection nécessite que les patients soient placés en réanimation, sous respirateurs artificiels.

La France par exemple, pour une population de 66 millions d’habitants, disposait avant la crise de 4000 lits de réanimation et au regard de la dangerosité et de la vitesse de propagation du COVID-19, des dispositions ont été prises pour augmenter les capacités sanitaires à 14000 lits de réanimation afin de faire face.

Dans le même temps, en Afrique depuis la détection des cas zéros dans les différents pays, les communications officielles se contentent de lister le nombre de contaminés et le nombre de décès. Mais, aucun état des lieux n’est fait sur les capacités d’accueil et de prise en charge dans les hôpitaux. Le nombre de lits de réanimation et de respirateurs artificiels demeurent donc inconnu.

La défaillance des systèmes de santé est telle que, une fois de plus, les pays du G7 l’ont évoquée au cours d’une récente réunion. Mais à ce jour, aucune discussion officielle entre les présidents africains pour faire face à cette crise ne s’est tenue. Au sens des mesures prises, certains pays africains comme le Gabon, plutôt que de fermer les frontières aériennes avec la France d’où provenaient tous les premiers cas de contamination, les ont plutôt fermées avec les pays voisins. Un paradoxe, quand on sait que ces derniers ne présentaient aucun cas de contamination pour certains et pour ceux qui en avaient, ils se comptaient sur les doigts d’une main.

Face au COVID-19, les mesures annoncées par les gouvernements ont de quoi nous laisser perplexes. Elles suscitent des interrogations car l’enjeu ce n’est pas l’annonce des mesures, mais plutôt l’effectivité de leur mise en œuvre. Mais quand on sait que les gouvernements africains éprouvent des difficultés à honorer leurs engagements, au regard de l’état des finances publiques, du fait des crises successives et d’une gouvernance calamiteuse, la grande interrogation est de savoir si les fonds annoncés pour financer ces mesures sont réellement disponibles ?

Le 3 avril dernier, les autorités gabonaises ont annoncé une série de mesures, parmi lesquelles la gratuité des loyers, de l’eau et de l’électricité. Consultée sur la mise en place de cette mesure, après son annonce, la Cour Constitutionnelle a répondu, je cite « Pour instaurer temporairement la gratuité des loyers dans le cadre des mesures d’accompagnement rendues nécessaires par la pandémie du COVID-19, le Gouvernement doit prendre les actes règlementaires, notamment celui qui crée la dépense de l’État, celui qui indique les bénéficiaires et celui qui détermine la compensation à verser aux bailleurs concernés ». Voilà une mesure dont la mise en œuvre est déjà compromise.

En définitive, la gestion d’un État implique la vie des millions de personnes, mais depuis des décennies, les dirigeants africains semblent l’ignorer et ce en dépit des différents changements qui s’opèrent dans le monde. Ils semblent refuser de comprendre que leur principal rôle est d’assurer le bien-être des populations. Ils n’ont pas développé de système de santé chez eux préférant aller se soigner en Occident. Ils sont désormais contraints, avec les fermetures des frontières de plusieurs pays de destination médicale, de se soigner localement avec leurs proches, dans les hôpitaux qu’ils ont refusé de construire ou d’équiper, et pour une fois, ils seront sur le même pied d’égalité que leurs compatriotes.

#OnNeLâcheRien.

Publié dans https://www.coupsfrancs.com/dirigeants-africains-face-au-coronavirus-chacun-pour-soi-la-mort-pour-tous/

 

Gabon, l’incroyable trafi