GABON, LA RÉPUBLIQUE EN DANGER

Gabonaises, Gabonais, amis du Gabon,

Chers compatriotes,

 Dimanche 25 Juin dernier, nous avons tous reçus par messagerie les dates des élections présentées comme un calendrier électoral par le Centre Gabonais des Élections (CGE) et le gouvernement. Dans la foulée, nous avons appris par message diffusé sur les réseaux, qu’un Conseil des Ministres se tiendrait le lundi 26 Juin à la Présidence de la République.  

Au cours de ce Conseil, le ministre de l’Intérieur a décliné ce qu’il présente comme étant un calendrier électoral et celui-ci a été adopté. Au cours de ce même conseil, le projet de décret portant convocation du corps électoral improprement appelé « collège électoral » a été validé. Ce même décret fixe le calendrier des élections générales au 26 août 2023.

Comme vous le savez, cette année, nous voterons donc pour élire d’une part, le Président de la République, d’autre part, les Députés, et enfin, nous désignerons nos maires, ainsi que les présidents de nos conseils départementaux. Le scrutin ouvrira à 7 heures et sera clos à 18 heures.

Mes chers compatriotes, chers amis, 

DEBOUT PEUPLE LIBRE par ma voix ne cessera de vous appeler à rester mobilisés, patients et déterminés pour voter en masse et battre, dans les urnes, les imposteurs qui se sont imposés à nous par la force de la mitraillette depuis 2009 et plus encore en 2016 !

Dans le contexte politique de ces élections, je me dois d’appeler votre attention sur la méthode utilisée par le pouvoir et ses relais de la Commission électorale qui veulent commencer à faire les choses en catimini en convoquant, un dimanche, en cachette, une réunion du Centre Gabonais des Élections (CGE). Dans la même précipitation, ils indiquent convoquer le corps électoral alors qu’à ce jour, les chiffres de celui-ci ne sont toujours pas rendus publics.

Quoi, près de quinze jours après la fin des inscriptions sur les listes électorales, le CGE n’est toujours pas en mesure de nous dire combien de gabonais se sont inscrits ? Combien par Province, combien par Ville, Combien par Village, combien par circonscriptions électorales nationales et / ou diplomatiques ?

Pourquoi vouloir entretenir le flou sur ces données qui doivent être rendues publiques ? Et puis, nous attendons tous la publication de ces listes. Chacun doit pouvoir s’assurer que son nom y figure et qu’il pourra bien, le moment venu, remplir son devoir de citoyen. Si on veut une grande mobilisation, il faut être clair, transparent et sans ambiguïtés sur ces points.

Mes chers compatriotes, chers amis, 

Je me dois également de vous dire aujourd’hui que les signaux que le pouvoir nous envoie, et les informations qui nous parviennent indiquent clairement que LA REPUBLIQUE EST EN DANGER. Nous devons vous alerter sur ce fait pour qu’ensemble, nous nous préparions à la défendre.

Avant d’aller plus avant, et vous dire pourquoi la République est en danger et qui la menace, je voudrais rappeler aux uns et autres ce qu’est la République, pourquoi nous y sommes attachés et pourquoi nous devons la défendre.

La REPUBLIQUE vient du latin « RES PUBLICA » qui signifie « LA CHOSE PUBLIQUE » par opposition à « LA RES PRIVATA » qui fait référence à la « CHOSE PRIVEE ».

Les initiateurs de ce concept ont par l’expression « CHOSE PUBLIQUE ou RES PUBLICA », voulu signifier à leurs contemporains que la gestion de la cité ne peut en aucun cas se faire de la même façon que la gestion de « CHOSE PRIVEE ou RES PRIVATA ».  Ainsi, dès la Rome antique, les hommes avaient déjà compris que ce qui est public et / ou collectif, et qui donc, appartient à tous, n’est pas privé et ne peut pas être géré de la même façon !

C’est ainsi qu’en application de ce principe de « LA CHOSE PUBLIQUE », on a considéré que quand il s’agit d’organiser des réunions et de prendre des décisions qui concernent la société, il est normal que cela soit public et que le plus grand nombre y participe.

Mes chers compatriotes, chers amis,

Vous comprenez donc que, quand il s’agit de gérer un État, les décisions qui concernent la vie de l’État et la gestion même de l’État, ne peuvent pas être prises en cachette ou par des gens qui ne connaissent rien au fonctionnement d’un État.

Aujourd’hui, le concept de « LA CHOSE PUBLIQUE » a beaucoup évolué. Il est à la fois, l’idée que l’on se fait du Contrat Social convenu entre citoyens libres et égaux qui choisissent de former une nation politique, en l’occurrence, la nation gabonaise. Mais il s’agit aussi d’ un régime politique constitué autour d’un État puissant et souverain attaché à son territoire, son histoire, ses valeurs et son peuple. Ici, l’État gabonais.

Bientôt notre pays fêtera ses 63 ans d’Indépendance.  Songez que, sur ces 63 années d’Indépendance, nous vivons depuis 56 ans, sous l’ère du système BONGO-PDG. 56 années au cours desquelles nous avons traversé des phases difficiles et où la REPUBLIQUE a tangué et balbutié. La violente répression des opposants du Morena en 1982, l’instauration du multipartisme en 1990, les hold-up électoraux de 1993 et 1998, le tripatouillage organisé en 2009 et le coup d’état électoral de 2016 font partie de ces sombres moments qui marquent l’Histoire d’un pays et d’un peuple. Mais même à ces moments-là, mes chers compatriotes, la société gabonaise a su rester debout !

Je vous le dis en vérité, aujourd’hui plus qu’hier, notre REPUBLIQUE est en danger.

POURQUOI LA REPUBLIQUE EST-ELLE EN DANGER ET QUI LA MENACE ?

La Une du journal ECHOS DU NORD n°822 datée du 20 juin dernier a titré : « Élections 2023, qu’elle se présente » en parlant de Sylvia Bongo Ondimba Valentin puisque c’est sa photo qui est en UNE du journal. Beaucoup n’y ont peut-être pas prêté attention, mais cette UNE dit tout sur ce qui se passe actuellement à la tête de notre pays.

En effet, cette apostrophe adressée à Sylvia Bongo ne se trompe pas. La première dame du Gabon, plus montpelliéraine et londonienne que gabonaise dans ses actes, a décidé de se servir de l’état d’affaiblissement de Bongo Ondimba Ali et de confisquer entre ses mains et celles de son fils, le pouvoir d’État que Bongo Ondimba Ali s’est octroyé illégitimement. Elle ne veut plus seulement se contenter de jouir des affres et privilèges que le pouvoir de Bongo Ondimba Ali lui offre, elle veut désormais l’exercer elle-même et son fils Nourredine Bongo-Valentin est l’outil qu’elle utilise pour assouvir ses désirs de pouvoir. C’est pour cela qu’elle met la REPUBLIQUE en danger.

 

Mes chers compatriotes, chers amis,

Vous avez tous remarqué que depuis l’AVC de Bongo Ondimba Ali survenu en octobre 2018 à Ryad en Arabie Saoudite, constatant la dégradation visible de l’état de santé de son président de mari, Sylvia Bongo Ondimba Valentin et Nourredine Bongo Valentin ont commencé par écarter de la Présidence de la République tous ceux qui étaient autour de Bongo Ondimba Ali au moment de son AVC. Il s’agit pour eux, d’une stratégie bien pensée d’isolement dont l’objectif n’est rien d’autre, que le contrôle du président affaibli et dépendant, pour, mieux contrôler le pays.

Isoler Bongo Ondimba Ali, c’est lui imposer sa vision à elle Sylvia Bongo Valentin, mais aussi celle de Nourredine Bongo Valentin. C’est l’éloigner encore plus de celles et ceux qui peuvent essayer de lui dire autre chose que ce que, elle Sylvia Bongo Valentin et lui Nourredine Bongo Valentin veulent. C’est en outre prendre le contrôle de l’appareil d’État en nommant leurs gens à eux, dont ils savent qu’ils vont appliquer leurs instructions sans discuter . C’est ainsi qu’ils mettent en place leurs amis dans l’armée, dans les renseignements, aux finances, à la Communication, à la primature, à la vice-présidence, et dans toute l’administration essentielle de l’État.

Oui ECHOS du Nord a raison de dire « Quelle se présente » ! Si Sylvia Bongo-Valentin et Nourredine Bongo-Valentin veulent diriger le Gabon, mais pourquoi ne pas se présenter directement ? Pourquoi ouvrir un front de plus au sommet de l’État et nous étaler la plus grande indifférence voire le mépris qu’ils vouent au sort personnel de Bongo Ondimba Ali, dont on voit bien qu’il rame pour faire 10 pas ? Pourquoi aller se montrer à Londres au couronnement du Roi Charles III et à Paris où elle n’avait rien à faire si ce n’est son shopping, et choisir de ne pas se montrer à l’Intérieur du Gabon dans la tournée pré-campagne engagée par l’Usurpateur et ses sbires ? Pourquoi alors qu’ils n’ont ni l’un, ni l’autre aucune légitimité à diriger notre pays, se comportent-ils en faiseurs de roitelets et de ministrons ?

Avez-vous vu Sylvia Bongo Valentin et Nourredine Bongo Valentin pendant le tournée de Bongo Ondimba Ali ? NON. Mais vous les voyez quand il faut aller jouir des honneurs réservés au représentant du Gabon dans les sommets et à l’étranger.

Mieux, vous voyez leurs hommes liges agir. Les voilà dépêchant leur ministre de la Communication venir accuser les Gabonais de xénophobie alors que nous leur disons que nous ne voulons plus de leur patrimonialisation de notre pays. Les voilà s’agitant en coulisse pour amener Bongo Ondimba Ali à se retirer pour céder la place à Nourredine Bongo Valentin alors que nous leur disons que nous ne voulons ni de Bongo Ondimba Ali, ni de Nourredine Bongo. Et que pour nous, ces deux-là, c’est la peste et le choléra. Et parce que le Gabon regorge de dignes fils et filles capables de le gouverner, nous n’avons pas à choisir entre la peste et le choléra. Nous les rejetons tous les deux.

A force de tirer sur la corde, Sylvia Bongo Valentin qui croit avec les siens que le Gabon est leur chose découvrira bien un jour, à ses dépens, que le rôle d’une première dame n’est pas de jouer les premiers rôles en se prenant pour la présidente, mais il est simplement de faire de la représentation et de conseiller son mari, pas d’agir à sa place.

Quand la colère des Gabonais s’abattra, on saura où la trouver ! Si vous avez encore des doutes, je vous le dis, pour Sylvia Bongo Valentin et Nourredine Bongo Valentin, Bongo Ondimba Ali n’est qu’un alibi, un ectoplasme qui leur permet de confisquer le pouvoir et d’en jouir.

Mais mes chers compatriotes, chers amis,

Sylvia Bongo Valentin et Nourredine Bongo Valentin ne sont pas les seuls à menacer la REPUBLIQUE par leurs actes et leurs manigances.

Bongo Ondimba Ali lui-même par son inconséquence et son irresponsabilité à croire que, tout affaibli qu’il est, il reste le seul à pouvoir diriger le Gabon, ne nous laisse pas d’autre choix que celui de le combattre avec la dernière énergie.

Le voilà qui se prépare à annoncer sa candidature à un 3e mandat  alors que nous voyons tous qu’il n’est plus que l’ombre de lui-même. Et que son bilan est des plus calamiteux. Comme nous l’avons démontré, il n’a réalisé en 14 ans, aucune des promesses qu’il a fait au peuple Gabonais. Mais, il continue d’en faire et nous considère assez idiots pour le croire.

C’est-à-dire, un homme considérablement physiquement affaibli, psychologiquement réduit et qui va obliger les médecins à mentir sur le certificat d’aptitude qu’ils vont lui délivrer pour qu’il puisse se présenter à cette élection. A défaut, ils seront capables du pire envers ce médecin certificateur !

Bongo Ondimba Ali est aujourd’hui, un homme isolé politiquement qui reconnaît avoir disparu depuis 5 ans du paysage politique national, mais qui, malgré tout, veut quand même nous faire croire qu’il est capable de mener une campagne et de diriger un pays en proie à toutes les difficultés du monde.

Un président prisonnier, sous contrôle du clan mis en place par Sylvia Bongo Valentin, et Nourredine Bongo-Valentin, et animé par ceux que l’on qualifie de « collégiens imberbes » et qui prennent notre pays pour un joujou.

Mes chers compatriotes, chers amis, 

Ces gens-là ne connaissent pas les Gabonais, et ignorent cyniquement notre désir de changement. Ces gens-là n’ont aucune légitimité à diriger notre pays, et la plupart d’entre eux n’ont même jamais dirigé une administration, ni été élus nulle part. Ces gens-là n’ont pas de relais sur le terrain et se contentent de faire miroiter des décrets de nomination à X, Y ou Z pour se croire tout puissants.

Ces gens-là ne s’appuient essentiellement que sur des étrangers qu’ils amènent dans notre pays et sur certains jeunes ambitieux sans vergogne, ni expérience qui ne servent qu’eux ou qui choisissent de ne travailler qu’avec celles et ceux qui disent « oui » ou « amen » à tous leurs caprices comme tous les thuriféraires de ce régimes prêts à toute compromission contre la REPUBLIQUE et pour leurs seuls intérêts.

Parce que ce clan est dangereux pour notre REPUBLIQUE, je vous invite en masse à rejeter purement et simplement la candidature Bongo Ondimba Ali! Disons-lui dans les urnes, qu’il peut aller se reposer.  Envoyons-le se soigner et couler des jours tranquilles. Nous sommes prêts à le lui concéder. C’est le prix à payer pour avoir la paix. 14 ans de régression, de répression, et de chaos économique et social, ça suffit !

Mes chers compatriotes, chers amis,

La vérité c’est aussi que le système qui met en danger notre REPUBLIQUE s’appuie aussi sur Madame Marie-Madeleine Mborantsuo, et ses amis de la Cour Constitutionnelle. Ils sont eux-aussi, des ennemis de la REPUBLIQUE parce qu’ils mettent à mal notre unité nationale en annulant les élections dans des bureaux de vote où il est indéniablement établi que Bongo Ondimba Ali a perdu et en validant des résultats qu’ils savent tronqués.

En se considérant comme LA Gardienne du temple Bongo-PDG, elle fait fi de la REPUBLIQUE et balaie d’un revers de la main, les mots UNION et JUSTICE qui sont inscrits au fronton de NOTRE REPUBLIQUE. Elle et ses amis prennent le risque qu’un jour, l’étincelle de la discorde s’allume dans notre pays.

Comment expliquer qu’en 30 ans à la tête de la Cour Constitutionnelle, aucune élection présidentielle opposant un Bongo-Ondimba et un autre citoyen n’a jamais été tranchée à l’avantage de l’opposant. Pourtant, nous savons tous qu’en 1993, Paul Mba Abessole avait gagné, qu’en 1998, Pierre Mamboundou avait gagné, qu’en 2009, André Mba Obame avait gagné, qu’en 2016, Jean Ping avait gagné. Même ceux qui étaient au PDG à l’époque, savent et disent aujourd’hui que ces opposants-là avaient gagné. La Cour Constitutionnelle elle, au service d’un clan, a toujours rejeté leurs recours !

Voilà mes chers compatriotes, chers amis, pourquoi je vous dis que la REPUBLIQUE est en danger.

Celles et ceux qui confisquent le pouvoir d’État, celles et ceux qui nous maltraitent en violant nos droits, celles et ceux qui privilégient leur agenda caché, leurs intérêts personnels au détriment de l’intérêt collectif, prennent le risque de nous voir demain choisir de les affronter ailleurs que dans les urnes.

Qu’ils le veuillent ou pas, LA REPUBLIQUE, c’est NOUS. Pourquoi allons-nous continuer à préserver des gens qui n’ont que faire de notre vivre ensemble ? Pourquoi ménagerions-nous des gens qui, alors qu’ils sont arrivés par effraction à la tête de notre pays, nous traitent comme des adversaires qu’il faut éliminer et écraser ? Pourquoi considérerions-nous ces gens qui ne pensent qu’à eux et leur clan quand la majorité de nos compatriotes souffre et crie famine ? Pourquoi donnerions-nous de la considération à des gens qui ne pensent qu’à confisquer le pouvoir d’État pour mieux se servir et mieux nous asservir ? Savez-vous que ces gens font des missions pour acheter des armes en cas de contestation des élections ? Savez-vous que ces gens multiplient les écoutes téléphoniques pour nous espionner à l’approche des élections et nous empêcher de contester leur fraude en préparation ?

Je vous le dis mes chers compatriotes, chers amis,

Nous devons mettre en place un FRONT REPUBLICAIN pour leur barrer la route du 3e mandat pour lequel ils veulent nous imposer mieux nous asservir dont nous ne voulons plus ! Nous devons nous UNIR face à ceux qui veulent « tuer » notre vivre ensemble, ceux qui veulent nous diviser. Avec ces gens, nous ne connaitrons pas la paix, nous serons toujours dans l’affrontement et la division. Avec eux, un conflit en chasse un autre…ils ne connaissent que ça, arrogance, mépris, intimidations. Cela est inacceptable.

Le 26 août 2023 est le jour du rendez-vous des citoyens pour le changement. C’est le jour où nous allons reprendre notre pays en mains. C’est le jour où, Sylvia Bongo-Valentin, Nourredine Bongo Valentin, Marie-Madeleine Mborantsuo et tant d’autres, devrons par l’ampleur de la victoire du changement dans les urnes, reconnaître leur défaite et libérer le Gabon.

Tenons bon, restons unis, désignons un candidat consensuelle de l’opposition et de la société civile, travaillons dans l’unité pour qu’aucune voix ne manque ce jour-là au candidat désigné.

Je vous le redis, 2016 nous a montré la voie. La victoire est possible. Leur imposture est arrivée à son terme.

Que Dieu bénisse notre beau pays.

Je vous remercie et je me tiens à l’écoute de vos questions.